Rôles et mécanismes d’action de la progestérone sur l’ovocyte canin en période péri-ovulatoire.
Les événements qui entourent l’ovulation sont tout à fait originaux chez la chienne, en comparaison des autres mammifères. D’une part les follicules ovariens libèrent à l’ovulation des ovocytes immatures (bloqués au stade prophase I), qui reprennent leur méiose dans les oviductes pour atteindre le stade métaphase II fécondable en 3-4 jours (Reynaud et al., 2006). D’autre part, en raison d’une lutéinisation rapide et intense des follicules préovulatoires, le taux plasmatique de progestérone s’élève précocement (dès l’élévation de la LH) et atteint des valeurs élevées au moment de l’ovulation (6 ng/ml) et de la fécondation (40-60 ng/ml). Afin de mieux comprendre les rôles et mécanismes d’action de la progestérone autour de l’ovulation, nous avons récemment créé un modèle d’inhibition des récepteurs de la progestérone in vivo. L’aglépristone (RU534, Alizine ®, Virbac) est un antagoniste de la progestérone utilisé en médecine vétérinaire pour son effet abortif. Ce stéroïde de synthèse, similaire au RU486, se fixe aux récepteurs nucléaires de la progestérone avec une affinité trois fois supérieure à celle de la progestérone naturelle.
Nous avons montré qu’une administration d’aglépristone chez des chiennes Beagle entraîne : 1) Un retard de 4 jours minimum dans la reprise de méiose des ovocytes ovulés par rapport aux chiennes témoins 2) Une survie de l’ovocyte très longue (ovocytes morphologiquement normaux, même après 7 jours dans l’oviducte, voir photos) 2) Une absence totale de fécondation/d’embryons chez les chiennes après insémination intra-utérine (pas de migration des spermatozoides dans l’oviducte).
Ces travaux sont en cours de publication (article soumis), et nous souhaiterions maintenant explorer la qualité/viabilité des ovocytes des chiennes traitées à l’Aglépristone.
Pour cela, nous proposons d’analyser, à différents stades (pré-Ov, J+1 post-ov., J+4 post-ov, J+7 post-ov., J+10 post-ov.) :
la survie de l’ovocyte et des cellules qui l’entourent (cellules du cumulus), par des tests "Live-Dead" et des tests d’apoptose
la réversibilité du retard/blocage de la méiose (ovocytes mis en culture 48-72h puis stades nucléaires analysés au confocal)
la fécondabilité de ces ovocytes (collecte des ovocytes vivants puis mise en fécondation in vitro 24h)
la maturation cytoplasmique et nucléaire des ovocytes (microscopie électronique à transmission, collaboration INRA de Tours-Nouzilly).
Durant ce projet, l’étudiant sera accueilli dans notre laboratoire situé à l’école vétérinaire, mais il sera aussi amené à passer plusieurs semaines dans le centre INRA de Tours-Nouzilly (hébergement disponible sur place).
Documents joints
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Fiche du laboratoire (Zip - 382.6 ko)